Du côté des banques
A son tour, BNP Paribas (la première banque de la zone euro par les actifs) a publié un bilan trimestriel catastrophique : le résultat a fondu de 33,2 %, à 1,28 milliard d’euros. Sur l’année complète, la banque s’attend à un recul de 15 % à 20 %. Le produit net bancaire a bien résisté (-2,3 %). A l’instar de Société Générale, BNP Paribas a beaucoup souffert dans sa branche de dérivés actions, subissant de plein fouet les suppressions de dividendes. Pour contenir l’hémorragie globale, la banque a annoncé un nouveau plan d’économies et a commencé à massivement provisionner compte tenu de l’augmentation du risque de crédit avec le défaut des nouveaux emprunteurs qui vont se positionner massivement ces prochaines semaines sur le prêt garanti de l’état.
Une nette inquiétude donc vis-à-vis des grandes banques françaises ainsi que de la majorité des banques européennes qui voient leur solvabilité se dégrader fortement ces prochaines semaines.
Europe, avis de gros temps.
La Cour constitutionnelle allemande reproche à la BCE de ne pas avoir suffisamment justifié ses programmes de rachats d’actifs en faveur du principal objectif de son mandat, à savoir assurer la stabilité des prix en zone euro avec un maintien de l’inflation proche et en-dessous de 2 %. Mais cela fait bien longtemps que la BCE, au-delà de la maîtrise de ce seul indicateur, est devenue plus ou moins directement le financeur (gratuit) des déficits d’Etat. C’est précisément ce qui contrarie la Cour constitutionnelle allemande, au point que cette dernière brandit la menace de faire suspendre les rachats d’actifs opérés par la Bundesbank, la banque centrale allemande… Nous n’en sommes pas encore là, mais cela ne serait que très peu préjudiciable pour les emprunts allemands, déjà massivement achetés par les autres pays car ce sont les moins risqués de la zone euro.
Ce jugement constitue un revers pour le programme d’achats de titres publics, l’un des principaux outils du plan d’assouplissement quantitatif (QE) de la BCE qui a permis depuis 2015 de limiter les coûts de financement des Etats membres et dont dépend la viabilité de la zone euro pour ces prochains mois.
Et les crédits immobiliers ?
Depuis décembre, le taux moyen des crédits immobiliers augmente. En avril, il atteint 1,17 %, non loin du plancher de novembre (1,12 %). La contraction de nouveaux prêts a chuté du fait du confinement qui s’est ajouté au renforcement des restrictions des banques sur la délivrance de crédits immobiliers, ce qui fait donc pression à la hausse de leur coût. Les mois à venir pourraient être une autre affaire : l’épisode Covid-19 pourrait changer la donne… avec une augmentation beaucoup plus importante des taux, mais surtout un accès beaucoup plus difficile au financement et au crédit aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises.
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