L’inflation et la guerre occupent tous les esprits. En seulement quelques mois, l’atmosphère a complètement changé avec le spectre de la récession et de la crise, ainsi que tous les désordres et souffrances qui en découlent.
Nous faisons face à un contexte inflationniste inconnu depuis plus de 40 ans en Europe. Face à une inflation proche des 7 % en France (et plus prochainement), la plupart des actifs financiers traditionnels ont tendance à se dévaloriser très fortement.
Nous pouvons dire qu’en général, le temps joue en faveur des épargnants. Car une fois passé le cycle de l’inflation, la situation revient à la normale. Mais cette conjoncture n’a rien à voir avec une « situation normale » liée à un cycle de croissance économique. Nous sommes en fait entrés en stagflation, c’est-à-dire dans une décroissance économique doublée d’une forte inflation. Et pour ne rien arranger, d’autres facteurs viennent amplifier ce cycle, à savoir une grave crise géopolitique et écologique.
Perte d’emploi, baisse de pouvoir d’achat, instabilité économique et politique… rien de bien réjouissant au menu pour ces prochains mois et vraisemblablement pour ces prochaines années.
Ce contexte très particulier suscite bien sûr de nombreuses interrogations de la part des épargnants ainsi que des chefs d’entreprises quant aux conséquences de ce phénomène sur leur épargne et leur trésorerie.
Qu’est-ce que l’inflation ?
L’inflation désigne une hausse durable des prix des biens et des services. Elle est calculée par l’indice des prix à la consommation. Pour calculer cet IPC, l’Insee se base sur un certain nombre de produits représentatifs de la consommation des ménages. Attention, n’en font pas partie la très grande majorité des produits et services que nous achetons… L’inflation réelle pourrait donc être vraisemblablement plus importante que celle calculée par l’INSEE. A ce jour, malgré le soutien de l’État à l’économie (carburants, etc.), l’inflation approche les 7 % et les prévisions pour 2023 ne sont pas optimistes.
Quelles sont donc les conséquences de l’inflation sur votre épargne ?
L’inflation correspond à une diminution de notre pouvoir d’achat qui désigne la quantité de biens et services que notre revenu permet d’obtenir.
Exemple : Inflation de 7 % en 2023, 10 000 € ne permettent plus d’acheter la même quantité de biens qu’en 2022, car les prix ont augmenté de 7 % et l’indice des prix est ainsi passé de 100 à 107. Votre pouvoir d’achat a donc régressé de : 10 000 € à : 10 000/107 x 100 = 9 346 €.
En temps normal l’inflation peut avoir des aspects positifs. Une augmentation régulière et maîtrisée du niveau général des prix doit entraîner une hausse des salaires et pousser les entreprises à anticiper et à investir, et les particuliers à placer leurs liquidités.
Mais nous sommes malheureusement en récession économique et il ne peut pas y avoir d’augmentation des salaires pour la grande majorité des entreprises.
Quels impacts sur votre épargne ?
L’érosion très élevée et certainement prolongée de la valeur de la monnaie va conduire à ce que les placements dits traditionnels entraînent une perte d’argent pour leurs détenteurs. Proposés par les institutions classiques (banque & assurance), leur rendement est très inférieur au taux de l’inflation. Pour mémoire, cette épargne représente près de 2 000 milliards d’euros en France !
Que faire ?
Il faut placer ses liquidités dans des actifs plus dynamiques tout en évitant de se retrouver avec un risque de perte en capital trop élevé. Cela veut dire qu’il vous faut adopter une attitude proactive et donc se poser la question du dosage du risque.
Globalement, les produits d’épargne qui souffrent le plus de l’inflation sont les produits « de taux » (livrets réglementés, obligations et assimilés…), ce qui représente plus des 2/3 de l’épargne financière des Français !
Le marché des actions doit normalement mieux résister, car certaines entreprises ont les capacités d’augmenter leurs prix pour amortir l’inflation de leurs propres charges, voire booster leurs profits (groupes pétroliers, etc.).
Mais jusqu’à quand ? Les marchés financiers sont déjà à des niveaux stratosphériques, et les meilleurs spécialistes envisagent un retournement très brutal ces deux ou trois prochains trimestres.
Que faire de son assurance-vie… sans quitter l’assurance-vie ?
Traditionnellement investie sur des fonds en euros et des unités de compte « classiques », l’assurance-vie risque donc de chuter très fortement ces prochaines années. Très difficile avec les compagnies « d’assurances traditionnelles » de trouver des supports d’investissements offrant un couple rendement / sécurité suffisant pour se protéger de l’inflation.
S’ajoute à cela un autre problème : l’état de santé de notre système bancaire et financier.
Celui-ci sera-t-il capable de résister à un choc de grande ampleur ? C’est toute la question !
Il existe ici une solution : ouvrir un contrat d’assurance-vie (ou de capitalisation pour une entreprise) dans une compagnie d’assurance-vie luxembourgeoise. Celle-ci permet d’obtenir théoriquement une meilleure sécurité grâce au « triangle de sécurité luxembourgeois » et l’absence de la loi Sapin II.
L’autre intérêt réside dans le choix souvent plus diversifié des supports d’investissements possibles. Un exemple avec les FIC (fonds d’investissements collectifs), dans les infrastructures mondiales (ENR, transport, etc.), un support non coté en bourse offrant un très bon potentiel de rendement pour un risque de 3/7.
Les valeurs refuges
Très souvent, en période inflationniste, certains placements sont mis en avant pour protéger l’épargne. L’or (physique de préférence) est ainsi une valeur refuge par excellence. Ce métal jaune est tangible et peut être revendu ou échangé presque partout dans le monde.
L’autre actif « valeur refuge » à privilégier est bien entendu l’immobilier, qu’il soit détenu en direct ou par le biais d’une SCPI, d’un OPCI ou d’un Club Deal.
L’immobilier professionnel a tendance à se valoriser en cas d’inflation. Cela dépend bien sûr de la typologie de ce premier. Ce qui n’est pas le cas de l’immobilier locatif, où le rendement (loyer) varie peu en raison de son indexation sur l’indice de référence des loyers plafonnés, voire pouvant être bloqué (Etat).
Avec un rendement global pouvant aller à plus de 7 %, voire 10 % pour certains Clubs Deal immobiliers, nous pouvons obtenir une très bonne protection contre l’inflation.
Quant au rendement des meilleures SCPI (TRI), celui-ci peut atteindre les 6 % à 8 %.
Le financement participatif peut aussi permettre, sur des durées de 12 à 36 mois, d’investir dans des actifs tangibles dans l’économie réelle.
Il faut garder son sang-froid et anticiper !
Dans un contexte aussi sensible que celui dans lequel nous vivons, il est important de ne pas réagir à chaud, sans pour autant rester immobile, mais plutôt de recentrer ses objectifs patrimoniaux. Concrètement, la gestion de votre épargne & trésorerie d’entreprise en période de crise est un sujet très sensible. La situation économique et géopolitique risque de continuer de se dégrader ces prochains mois.
Dans ce contexte, plusieurs options de réinvestissement peuvent vous permettre de maintenir le cap sur vos objectifs patrimoniaux. Une stratégie d’investissement simple et bien définie est le meilleur atout pour l’avenir de votre argent.
A très bientôt,
Jean-Marc Meunier